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Mais tu fais comment avec la météo ?


Deux ans, trois mois, quatre jours… que vous me posez souvent la question. Depuis que j’ai décidé de poursuivre mon métier d’accompagnement dehors et en marchant.


Ce qui n’était pas prévu au programme, quand j’ai imaginé et voulu NatuRHes, c’était d’avoir à conjuguer la libération de travailler sur les chemins et l’avènement improbable de ces dérogations, nous enjoignant de virevolter sur moins d’un kilomètre. Voire dix depuis peu, grand luxe !


Même et plus encore dans ce nouveau contexte, je réponds invariablement : « La météo, je fais avec, tout simplement ! »


Parce que j’ai décidé de faire sans le superflu, sans l’accessoire, sans les murs, sans les tables, sans les écrans le plus souvent. Sans la forme, pour aller au fond.


Je fais avec la personne ou le groupe qui cheminent avec moi. Nous faisons avec la magie des questions qui s’offrent à nos dialogues, pour explorer la route de chacun. Pour envisager les décisions qui la dirigeront. Les actes qui la façonneront.


On fait avec la pluie, le vent, le soleil et les airs. La gadoue et les crues même, parfois. On fait ici avec le mouvement des arbres, là on admire la fusion des nuages indomptables et de l’eau réfléchissante. Tout ceci nous offre, à chaque pas, la métaphore utile à relancer une pensée fertile.


On fait sans fard, sans retenue, mais toujours avec de saines hésitations : parfois, il faut calmer le pas car le chemin est abrupt. Ainsi, aux abords d’un côteau ou d’une propriété privée, il sera bon de sentir que quand c’est difficile ou encore interdit, le plus urgent, le plus vital parfois, c’est bien de ralentir.


La période qui nous étreint nous invite à cela : apprendre à faire sans, pour mieux refaire avec.


Je fais avec les personnes qui sont OK pour réfléchir comme ça.


Se pencher sur une heure et explorer ce qu’il est bon d’y vivre. Réfléchir à ses doutes pour mieux les sculpter : si je doute, je pense, et si je pense, je suis, nous proposait Descartes dans son cogito. Comme je l’évoque souvent, quand on arrête de douter, c’est sans doute qu’on n’est plus véritablement présent au monde qui nous entoure.


Alors faisons avec la météo ; la pluie, c’est comme les doutes : souvent inconfortables, parfois même franchement désagréables ; mais à leur contact, parole de Bretonne, il est bien possible que nous en ressortions plus solides et plus vivants !

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