Je doute, donc je suis.
Il est Y, ce garçon, c’est clair comme de l’eau de roche diraient certains ! Encore faudrait-il savoir de quoi l’on parle tant on a décrit à foison, à grand coups de nuances mais aussi de paradoxes, cette génération du WHY ? La génération du grand questionnement.
Lui est un Y pur souche effectivement. Multi-talents. Plutôt discret en apparence. En apparence seulement. Le feu sous la glace en réalité. Début de carrière dans le sport de haut niveau. Des étoiles plein la tête et déjà tout un petit tas d’injures dans les articulations.
Puis le temps de se poser des questions, de se voir challengé sur ses choix d’orientation, ses croyances, ses projections.
Deux options : Y aller jusqu’au bout côté sport, avec l’avenir imparti : incertain, besogneux, discipliné ? Ou bien bifurquer ? C’est ça le Y, un axe droit qui monte jusqu’aux 18 ans, et au bout de l’axe, en forme de V, le choix de la gauche ou de la droite (rien à voir avec la politique, quoique, peut-être, parfois ?...).
Un V, celui de la voie, la voie à donner à tous ses talents, tous ses rêves, tous ses doutes. Tout ça à même pas 20 ans. Ce en quoi le Y n’est pas bien différent de ses ancêtres. Deux siècles auparavant, le V se faisait trident : les armes, les sciences ou bien les ordres ? A chaque époque ses affres, pas de raison que ça se simplifie miraculeusement !
Alors il choisit, ce Y. Il n’aura jamais de réponses à toutes ses questions. Ca l’éreinte parfois, tous ces possibles. Tous Ses possibles. Mais quel luxe aussi de devenir adulte dans une ère où tout peut s’apprendre en quelques clics habiles. Où le monde s’offre à vous dans toutes ses dimensions, parfois anxiogènes, souvent magiques. Où la réussite n’attend plus le nombre des années. Alors, pourquoi tergiverser ?
Le Y s’émancipe de tout. Pas de permissions à demander, pas de titre formel à choisir, pas de pignon sur rue à se trouver. Il imagine, il conçoit, il tape aux portes, se fraie un chemin dans une vie hautement entreprenante, pose ses macbooks dans des espaces de co-working assez euphorisants. Et taffe ! Taffe comme un fou, transcende son art, tous ses arts vivants. Chaque journée se joue en trois sets gagnants : son job, sa femme, ses enfants.
Jamais époque n’a donné autant de doutes à une génération. Celle-là même qui, c’est prouvé statistiques à l’appui, vivra bien plus longtemps mais beaucoup moins « bien » que celle de ses parents. En même temps, ça veut dire quoi, vivre bien ?
Et puis le doute, c’est la vie. Le jour où l’homme éteint ses doutes, c’est qu’il est mort à lui-même. Alors doute, Monsieur Y. Doute et doute encore. Ecoute aussi, tout ce que ton cœur te dit de ce qui est possible.
Et taffe, Monsieur Y, taffe au plus haut, à cœur joie, projette à tous vents. Ce qui en sortira sera, ancré sur tes talents, hautement réjouissant !
Comments